04- Tentative de justification de ces règles

Quelques réflexions :

 

a) la liaison harmonique entre deux accords

Un accord est caractérisé par sa fondamentale et par ses harmoniques les plus fortes (l’octave et la quinte).

Dans la suite des harmoniques, après la fondamentale, l’octave et la quinte, apparaît la tierce. Cette harmonique plus lointaine, donc plus faible, défini le type de l’accord (majeur, mineur ; la septième (qui est la quinte de la tierce) joue également le même rôle.

Deux accords avec les mêmes couples (tierce, septième) seront considérés comme très voisins et donc liés même si leur fondamentale sont différentes.

On notera donc un accord de base par l’ensemble : [ fondamental, quinte, tierce, septième], par exemple, Cm7 : [ C,G,Eb,Bb ]

 

b) degrés fort de la gamme

 

Les degrés forts sont les notes de la gamme liés harmoniquement avec la fondamentale de la gamme. Il s’agit donc des premières harmoniques de la fondamentale : l’octave, la quinte, la tierce et la septième.

 

Donc les degrés forts d’une gamme sont :

1, 3, 5, 7

 

c) le demi-ton descendant ou chromatisme descendant

Deux notes sont considérés comme différentes harmoniquement et donc pouvant cohabiter musicalement si elles sont séparées de plus d’un demi-ton. Cette règle me semble liée à notre capacité d’écoute et pourrait disparaitre avec le temps. Toutefois pour la plupart d’entre nous, jouer un C en même temps qu’un Db ressort plus de l’erreur que de la recherche harmonique.

L’octave étant une harmonique forte de toute note, jouer un C et le Db de l’octave supérieure sera également considérée à l’oreille comme dissonant. Toutefois, le C peut cohabiter avec le B de l’octave supérieure, car le B est « justifié » par la quinte de la tierce majeure (B est la quinte du E qui est naturellement lié à l’accord de C).

Pour résumer, si nous prenons une note et que nous la fassions suivre par la note située un demi-ton plus bas, les deux notes sont considérées équivalentes harmoniquement (d’où le trouble lorsqu’elles sont jouées simultanément) sans risque de créer une dissonance avec la basse ou le reste de l’accord.

d) extrapolation de la règle du chromatisme descendant

Le chromatisme descendant est considéré comme harmonique de fait de sa relation directe (par la quinte) avec un degré fort de la gamme (la tierce majeure). Il est donc possible d’extrapoler cette règle à tout intervalle : un intervalle est considéré comme harmonique si la note finale est liée à un degré fort (fondamentale, quinte, tierce, septième) de la gamme utilisée ou à un composant de l’accord joué.

Si l’accord utilisé est un CΔ, il est admissible de faire un chromatisme descendant du C vers le B car le E justifie le B. le chromatisme ascendant est donc possible si l’accord joué contient une note justifiant la note finale : le chromatisme de C vers C# est donc possible avec une quarte augmentée : C 11#

 

 
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